Il y a, parmi la foule que l'on croise, une jeune femme d'environ un mètre soixante quinze, qui se balade avec nonchalance et indifférence. Rien ne semble surprendre ses yeux azurés, rien ne semble changer la couleur pâle de sa peau. De longs cheveux blancs la suivent dans une vague qui rencontre la brise, alors que sur ses épaules retombent deux tresses de ces mêmes cheveux. Séraphe est belle. Elle ne possède pas des courbes particulièrement agréable, mais ses atouts sont différents. Il y a cette manière qu'à son visage d'exprimer ses émotions. La manière dont ses lèvres rosées se pincent, dont ses sourcils clairs se froncent sur cette peau déjà trop claire, son regard lourd et intransigeant. Il y a cette splendide douceur qui émane d'elle, immédiatement suivi par l'indifférence modérée. Son charme réside dans ses mouvements souples, sa démarche sûre et posée, son calme au milieu du chaos qu'est devenu le monde.

Elle n'est pas commode, c'est le moins qu'on puisse dire. Puisque le monde est tant ravagé, tant détruit, elle a choisi de le laisser derrière elle plutôt que d'essayer quoi que ce soit. C'est cela qui marque chez elle : cette indifférence prononcée pour tout ce qu'elle estime perdue. A l'inverse, tout ce qui ne l'est pas, à ses yeux, devient un bien qu'elle protégera maladivement. Elle sait être gentille, elle peut même être tendre et aimante, mais d'abord, elle vous dira honnêtement ce qu'elle pense de vous, paraîtra cynique et antipathique, alors qu'elle ne fait qu'exposer un point de vue. Et croyez le ou non, mais ce monde qu'on lui a offert, qu'on lui a montré au travers d'un jeu, elle veut le préserver plus que tout, quitte à s'opposer au reste de l'humanité. Elle n'a pas peur de prendre des décisions, ni des conséquences de ses décisions. C'est parce qu'elle ne se soucie que de ce qu'elle estime que parfois, elle vous semblera à la fois douce et cruelle.
« Dans toute volonté de connaître, il y a une goutte de cruauté. »

« Comme il est loin, le temps où je n'étais qu'une enfant. Comme il est loin, le temps où tout me paraissait simple et aisé. Je n'étais qu'une innocente petite fille, à qui le monde parut déplaisant bien trop vite. Les douces illusions dont me berçait mes parent ne furent que trop rapidement dissipée par les massacres. Jamais je n'oublierais cette peur omniprésente qui m'a forgé à la vie. Jamais je n'oublierais le sang de cet enfant qui m'a éclaboussé comme pour me baptiser, dans la douce lumière lunaire. Jamais je n'oublierais ce que mes yeux bien trop naïfs ont vu. Ce monde n'est pas le mien, je m'y refuse ; alors je l'abandonne une bonne fois pour toute, et me plonge dans un que je serais capable d'aimer et de protéger. » Séraphe L. Esther.

Elle est née aux premières fleurs du printemps. Il était si dommage que les fleurs ne poussaient plus, à ce moment-là. La terre sur laquelle elle vit le jour n'était plus rien d'autre qu'un amas de ravage et de chaos, et si ses parents se jugèrent de l'en protéger, ils échouèrent. A cinq ans, des ses grands yeux d'enfant et ses longs cheveux qui la faisait ressembler à une poupée, elle s'aventure hors de chez elle pour rejoindre ses camarades de classe trop curieux, et c'est là que débute le chaos...

« Séra, tu es en retard ! »
La petite dénommée Séra était essouflée. Ses grandes rouges étaient rougies par l'effort, contrastant avec son teint pâle et ses cheveux bien trop longs. Elle replaça une mèche derrière son oreille droite de ses minuscules mains de porcelaine, et regarda le garçon.
« Désolée, mais Maman me surveillait... »
Le garçon qui lui faisait face la toisa méchamment, ses mains sur ses hanches. Les filles, c'étaient bonnes qu'à pleurnicher ! Arthur soupira, ne pouvant rien répondre à cette gamine. Il avait sept ans, c'était déjà un grand, un homme ! Il l'invita à la suivre, et tout deux se faufilèrent par le petit grillage qui séparait la ville des champs de bataille. Mais pour eux, ce n'était rien de plus qu'une limite, une frontière qui les séparait de l'inconnu. C'est avec plaisir que les deux enfants découvrirent ce petit bout de terre interdit, cet endroit si grand et vaste, sans limite et s'étendant à perte de vue. Joyeux, Arthur entraîna sa camarade plus bas, vers d'étranges fosses peu naturelles. Mais arrivé en bas, il voulut reculer. Paniqué, il recula et trébucha, tombant à la renverse dans la boue. L'horreur se lisait sur son visage. Apeuré, il jeta un œil vers sa cadette. Effrayée, elle sentit les larmes lui monter aux yeux, et ne sut trop si c'était le choc ou la puanteur de l'endroit. Des cadavres. Des dizaines, des centaines, non, des milliers de cadavres s'étendaient aussi loin que l'horizon. Déchiquetés, décapités, fusillés, mitraillés... Tous morts dans d'atroces souffrances, pour servir leur patrie, sans le moindre doute. Elle prit la fuite.
« Séra, non, attends !! »
L'autre enfant la poursuivit tant bien que mal, des soubresauts le prenant de temps à autre. La petite fille courut plus vite que jamais, sans même savoir où ses pas la guidait. La peur broyait ses entrailles, maintenait ses sens dans un douloureux éveil, la faisait frisonner et hurler en même temps. Sur son chemin se dressa une bâtisse abandonnée, et elle n'hésita pas à y entrer. Il n'y avait plus d'odeurs, plus de bruits, rien que des murs qui l'entouraient, trop grand et trop rapprochés les uns des autres. Se sentant à la fois angoissée et rassurée, elle se blottit dans un coin pour pleurer toute les larmes de son corps. Des bruits de pas se firent entendre, et on entra dans la bâtisse.
« Je... Je suis désolée Arhtur, je... »
Mais ce n'était pas Arthur. Un homme qui parlait un autre langage lui faisait face, et lui sauta dessus sans avertissement. Elle se débattit, hurla, mais elle ne put empêcher la lame de s'enfoncer dans sa chair. Elle cria plus fort, mais c'était comme si personne ne l'entendait. Elle mordait, griffait, donnait des coups de pieds. Elle n'était plus qu'une bête sauvage. Une autre bête devait être entrée, puisqu'on la relâcha et que l'homme se mit à se battre avec une autre silhouette d'à peu près sa taille. Arthur se battait comme un lion malgré son jeune âge, porté par l'adrénaline et la peur. Alors qui saisissait la lame de son adversaire pour l'enfoncer dans son coeur, un coup de feu retentit. Un seul. Un son. Une image. Une pensée. Un cri.
« ARTHUR ! »
Un cri terriblement désespéré, empli du chaos et de la peur. Le chaos régnait partout, dans sa tête comme dans la réalité. Des hommes arrivèrent, l'attrapèrent, mais elle ne se débattait plus. L'espoir l'avait quitté. Mais ces hommes là étaient là pour la protéger. Il y eut des cris, des morts, du sang. Le sang d'Arthur l'avait éclaboussé, ses cheveux si blancs, sa peau si pâle, sa petite robe si claire. Couverte de son sang. Quelques heures plus tard, à l'hôpital, il n'y avait qu'un regard vide et mort. C'était comme si elle était morte aussi. Couverte de bandages, assise sur une pauvre chaise, insensible aux larmes des autres. Il y avait toute cette agitation autour d'elle, des phrases, des mots, des sentiments. Mais rien de tout cela ne semblait l'atteindre. Brisée, déchiquetée. Ce monde ne pouvait pas être le sien.

Le traumatisme fut surmonté avec le temps. Une promesse fut faite, au plus profond de son cœur. Sauver ceux qui lui étaient chers. A tout prix. Elle était devenue inintéressée de tout, indifférente, voire même parfois glaciale. Certains l'ont connu sans vraiment la connaître, d'autre l'ont vu sans même la regarder. Tout n'était qu'un vaste jeu, quelque chose qui n'avait aucune importance. Le temps a effacé les larmes et les peurs, et le plus doux des refuges lui est apparu. L'Imaginaire. Le grand, l'unique, celui qui apaise toutes les douleurs. Et pour satisfaire ceci, ce sont les jeux qui l'ont attirés. Puisque la réalité était un jeu, les jeux deviendraient sa réalité. Se plonger dans un univers différent en espérant sauver le monde... Voilà peut être ce qu'elle désire plus que tout : de l'espoir. Ainsi, la voilà qui se prépare à jouer à Elysion. Et dès lors qu'elle apprend qu'on ne peut plus se déconnecter, c'est un sourire ravi qui s'affiche sur son visage d'ange.

▬ Pseudo : Lyph
▬ Age : 19 ans.
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▬ Commentaire ? Il me semble que certains liens ne fonctionnent pas. (J'ai le souvenir d'un dans le numéro 2 je crois, qui est censé mené à la Progression. Inactif).
EDIT : Chez moi, la page d'accueil est bug... C'est très moche ._. Y a t il un moyen de corriger ça ?
▬ Y'a un code dans le règlement ? Je n'en ai pas vu, alors je ne pense pas.