Aujourd'hui, c'est cette joueuse lambda que personne ne connaît. Une chevelure rousse qui ne se fait pas discrète, mais des tenues qui la dissimulent dans la foule : c'est une adolescente de 17 ou 18 ans qui semble frêle. La fleur encore dans l'innocence, celle qui semble vite flétrir. Son regard ambre semble traduire une certaine fragilité. Petite (1m54), mince, presque maigre, elle ne demande qu'à être protégée.
 
Demain, c'est Serafina la championne, une jeune femme d'une vingtaine d'années, lumineuse, ravissante, sûre d'elle. Une longue chevelure brune et des yeux marron, toujours le sourire aux lèvres, toujours éclatante. Mais une onde de malice se cache dans ses yeux, c'est également cette femme fourbe qui manipule pour obtenir les informations désirées, une femme qui ne tolère pas qu'on lui dise non. De taille moyenne (1m65), elle possède de belles formes qu'elle ne dévoile que très peu, restant plutôt « conservatrice ».  

Serafina semble difficile à aborder, comme quelqu'un que l'on a l'impression de comprendre mais qui demeure pourtant toujours très loin de vous. C'est une personne chaleureuse et souriante, qui semble enjouée et sincère, peut-être même facile à vivre.
Mais la vérité, c'est que la jeune fille sait juste comment parler pour plaire, et quel discours employer pour séduire le parti adverse. Pour résumer, elle n'est que mensonge et fourberie, et n'hésite pas à tromper pour obtenir ce qu'elle souhaite. Elle est aussi instable et lunatique que cela. Serafina ne connaît pas de règles ni de limites : c'est elle qui les crée et rien d'autre. Le monde doit marcher en son sens et elle ne se laissera en aucun cas faire, elle a une volonté bien solide et elle est ambitieuse. Elle n'a aucun remord à manipuler les personnes et à se moquer de leurs peines si cela est nécessaire pour qu'elle avance. Pas étonnant étant donné son enfance difficile et le contexte dans lequel elle a grandi !
Mais l'autre vérité, c'est qu'elle est un peu paranoïaque sur le bord. Elle voit le mal partout et dans chaque personne, et a l'impression que tout le monde cherche à lui causer du tort. Et elle a de fait développé une méfiance accrue envers les personnes qu'elle ne connaît pas, et si Serafina pense que cela est une force, c'est en réalité une grande faiblesse. Elle n'accorde plus aucune confiance en « l'espèce humaine » et considère tous comme des êtres mal attentionnés qui n'aspirent qu'à leur propre bonheur. Elle y compris. Et elle a conscience de ne pas être meilleure que les autres. Mais qu'importe. Elle n'hésitera pas à être cruelle et à mentir pour se protéger, et ce même envers ses proches. Car c'est le seul moyen de maintenir le masque. Personne ne doit voir. Qu'elle est en réalité plus fragile qu'on ne le pense. Et qu'elle souffre d'un manque de confiance catastrophique.  

« Nous naissons égaux dans l'inégalité. » Combien de fois ai-je entendu maman dire cela ? Que voulait-elle dire par là ? Etait-ce pour me consoler d'être née dans une famille précaire, ou était-ce pour se consoler elle-même de mener une vie loin du tableau de princesse dont elle rêvait ?
Maman, maman. Sale garce de mère. A te pavaner dans les rues et à sourire aux hommes. Et moi, et moi ? Et moi c'est pas grave parce que je suis la dernière, que je vaux rien, que je sers à rien. Et moi c'est pas grave parce que tu as placé tous tes espoirs sur l'aînée, c'est elle qui fera briller le nom des da Silva et qui lui rendra sa gloire.
Une mère et ses cinq enfants dans un appartement délabré, une famille détruite et brisée par la pauvreté qui n'a jamais quitté le pays. Voilà là les bribes de mon enfance. Je me souviens de cette mère indigne, qui a valsé dans les bras d'un homme puis d'un autre et encore d'un autre, la valse d'une princesse aux grandes désillusions. Je me souviens de cette mère qui ne souriait qu'à son premier enfant et qui délaissait tous les autres. Mais je me souviens surtout de ses excès de colère, de ses cris, je me souviens de ces soirées où l'alcool était de trop, où elle frappait mes aînés. Je me revois moi et ma silhouette frêle me cacher et trembler en attendant mon tour.
J'ai pourtant longuement cru en ma mère. Toutes les mamans incarnent l'image de la perfection pour leurs enfants après tout. J'ai toujours sagement obéi lorsqu'elle m'envoyait distraire quelques touristes ou passants pendant que mes sœurs se chargeaient de voler les victimes. J'ai toujours fait mon maximum pour satisfaire ses demandes. J'ai cueilli des fleurs, fait des dessins, chanté des chansons pour mon idole. Mais le jour où j'ai été prise la main dans le sac, ni ma mère, ni mes frères ou soeurs ne vinrent à mon secours. Et c'est là que j'ai compris. Que je ne pouvais compter sur personne. Je n'avais que onze ans. Mais je pouvais perdre mon soulier de verre, personne n'allait me le ramener. Pire, on n'attendait qu'à me dérober l'autre exemplaire. Je n'étais pas Cendrillon, niaise et naïve. J'étais Ofelia, la petite dernière d'une famille détruite et brisée par la pauvreté.

Les rues de Rio sont sinistres, mornes, grises, et loin sont les échos des animations festives qui appartiennent au siècle dernier. Mon quotidien est devenu vol à l'étalage, arnaques, mensonges – escroqueries. Mon enfance envolée, mon adolescence corrompue. Je n'avais même pas honte de ce que je faisais. Je n'avais plus le goût à rien. C'était comme ça et c'était tout, je ne devais pas y réfléchir plus. Et pourtant, au fond de moi, une petite voix timide me poussait à quitter cette vie de délinquante. A oser voler de mes propres ailes, à viser plus haut. A rêver. De plus. Mais la réalité m'arrachait souvent à ces illusions. Tout était si cruel, comme un arrière goût amer qui reste en bouche. Et tant de sentiments grandissaient, la jalousie, le dégoût, le dépit.
Puis vint ce jour où, après un vol à l'arraché, je fis une découverte dans le sac de ma victime. Un jeu. Elysion. Rien ne me prédestinait à devenir une des joueuses de ce petit bijou. Après tout, je n'appartenais pas à ce monde, je n'avais pas de temps à perdre dans des choses si futiles. Et pourtant, la curiosité me fit céder.  Je me laissais séduire. Je ne pensais qu'à essayer le jeu quelques instants avant de le revendre. Qui aurait pu penser que jamais je ne m'en déconnecterai ?

La panique qui envahit rapidement tous les joueurs telle une fièvre contagieuse ne m'atteignit jamais. Au contraire, c'était plutôt une bonne nouvelle pour moi. Fini la vie de voleuse, fini les fins de mois difficiles, fini la faim et la misère. Qui attendra mon réveil de l'autre côté de toute façon ? Personne. Qui plus est, je m'étais rapidement adapté à cet univers, même si c'était là ma première expérience de jeu. Après tout, pour une personne qui doit lutter pour survivre dans la vraie vie, Elysion n'était qu'un jeu d'enfant. Et c'était un cadeau de Noël envoyé par le ciel, comme si quelque part, un ange gardien veillait sur moi. Comme si quelque part, il y avait une part de justice dans ce monde... Rapidement, sous le nom de « Serafina », je me démarquai des autres et me vis offrir le poste de championne d'Helis. Et c'est sans hésitation donc que j'acceptai. C'était l'occasion en or, la chance de ma vie.
Pourtant la nuit, quelques souvenirs pénibles de mes jeunes années me hantent encore parfois : je m'imagine devoir retourner à cette ancienne vie. Et j'ouvre les yeux : non. Je suis désormais championne et je me battrai pour garder ma place. Qu'importe le prix.

▬ Pseudo : Mouetty-chan
▬ Age : 19 ans
▬ Comment es-tu arrivé sur le forum ? Mouetty-kun (Non en fait je suis arrivée par partenariat, mais apparemment je connais la mouette)
▬ Comment le trouves-tu ? Il me semble bien dans l'ensemble bien qu'un peu condensé au niveau du contexte (je pense que le tout pourrait être allégé). Le thème est très beau, le codage est clair est organisé, le seul bémol se trouve au niveau des contrastes du forum : le forum est un peu trop clair à mon goût (un peu bobo mes yeux de vampire) mais je suppose que ce n'est qu'une affaire de goût personnel. C'est du bon travail au final. ^^
▬ Commentaire ? Nein nein nein non. (Enfin je crois que le commentaire est au dessus du coup.)
▬ Y'a un code dans le règlement ? Non nein nein nein. (Si je ne me trompe pas Q_Q)