Depuis sa tendre enfance, notre Alys, ou de son vrai nom, Lysa, n’a jamais réellement changé. De longs cheveux roux qu’elle ne coiffe que rarement, tombant en cascade le long de ses épaules et de son dos, venant encadrer un visage tendre et doux aux yeux clairs et brillant d’innocence et d’honnêteté. Une jolie petite fille aux joues rouges à force de sourire et de rire.

Mais Lysa n’est plus une petite fille aujourd’hui, mais une demoiselle, une jeune femme.

Délicatement habillée de robes bleutées assorties avec soin à ses grands yeux qui font sa renommée et sa beauté au sein du village où elle a grandit, la jeune fille à la peau pâle, tacheté de délicates tâches de rousseurs s’est fait une réputation au sein de ce petit coin paumé de France où elle grandit. Non pas une réputation voulue, loin de là.

C’est sa douceur et sa délicatesse qui fit cette réputation à la jeune femme. Réputation de cœur à prendre qui n’est pas pris. Réputation d’enfant gâtée et de bécasse aussi, car la véritable beauté attire les mauvaises langues, c’est bien connu.

Véritablement, il n’en est rien. Ce ne sont pas de dentelles et de soies que la demoiselle s’habille, loin de là. Ce ne sont que d’humbles robes, bien larges, qu’elle porte afin d’avoir une liberté de mouvement nécessaire à son travail à la ferme, avec son grand père.

C’est ce « travail à l’ancienne » que son grand-père affectionne par dessus-tout qui a forgé le corps et la carrure d’Alys. Grande, fine, mais pas pour autant maigre ou maladive. De fins et discrets muscles se dessinent sur les formes discrètes de la jeune femme. Toujours elle fut complexé par son manque de poitrine qui ne faisait qu’accentuer cette apparence enfantine, et faisait que vipères la dénommait « il » lorsqu’elle était plus jeune et que ses cheveux étaient attachés. Une des raisons sans doute pour lesquelles elle ne prend plus la peine de les coiffer. Pourtant, sa poitrine est là, discrète, mais délicate, mise en valeur par les formes de ses robes et ses nœuds qu’elle noue autours de sa taille.

Alys est jolie. Bien modestement jolie, et ne se présume pas d’une grande beauté. Elle fait partie de ses fleurs discrètes, secrètes qui s’épanouissent en secret. Un secret bien protégé qui plus est.
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Douce, c’est le mot qui convient pour décrire la demoiselle. De la douceur dans ses gestes, de la douceur dans sa voix. C’est une tendre amie que voilà. Naïve et docile, ce serait bien le genre à tomber dans quelques ruses ou pièges que l’on lui tendrait. Malgré tout, sa ténacité est à toutes épreuves, bien qu’il puisse lui arriver d’avoir peur – bien plus souvent qu’elle le voudrait d’ailleurs ! – ses pokémons lui redonnent confiance en elle.

Bravant le froid et la tempête, le courage de la jeune femme reste intact, quelque soit les traîtrises qu’elle pourrait subir au cours de sa vie. Elle sait faire preuve d’agressivité au combat, ne lâchant jamais le morceau face à un adversaire.

Malgré tout, c’est bien cette douceur qui prime, traitant ses pokémons avec amour et respect, n’abandonnant jamais un ami dans le besoin. Cette demoiselle rêveuse et curieuse s'attache rapidement à ses nouveaux compagnons qu'elle redécouvre devant ses yeux, qu'elle peut manipuler "réellement", chose dont elle a toujours rêvé.

Les autres dresseurs sont aussi source de curiosité pour elle qui se laisse facilement hypnotisé par le contenu de leur pokédex ou par les nouveaux objets qu'elle n'a pas pu encore acheté.

Enthousiaste et s'émerveillant devant tout, elle tente de découvrir ce monde qui s'offre à elle entièrement, contemplant chaque brin d'herbe, chaque arbre, chaque gouttes d'eau avec attention, trouvant dans chaque particule de "nature", une beauté nouvelle.

C’est une petite dresseuse courageuse, rêveuse, serviable, joyeuse et fidèle qui s’offre donc à vous !

Notre jolie demoiselle, la vraie Lysa, en chaire et en os, a vu le jour à Madrid. Issue d’une union hors-mariage, et l’accumulation de catastrophe naturelles et de guerres ayant renforcé cette dévotions pour l’Eglise dans cette partie du monde – la peur rapproche les Hommes – cette naissance n’eut pas l’effet que l’on aurait pu attendre. Elle ne naquit pas dans la joie, ni dans la tristesse. Cette petite créature rose qui se mit à pleurer aux quelques secondes de son apparition devant la lumière du jour était simplement une création qui manifestait l’indifférence chez ses parents : Une jolie Espagnole, très croyante, et un jeune Français. Il fallut croire que sa mère n’était pas si croyante que ça pour faire profiter de sa virginité un homme qu’elle n’avait vu que quelques fois. Pourtant, sa foi la poussa à ne pas avorter, cherchez l’erreur. Peut être s’est elle dit que garder cet enfant pouvait être bénéfique ? Puis les moqueries et tous ces gens qui la montraient du doigt la firent changer d’avis.

Lysa ne sut jamais le pourquoi du comment.

Quoi qu’il en soit, à sa naissance, la jeune femme confia le nouveau né à son père qui n’en voulait pas plus que cette première. Lui par contre n’avait pas réellement de raisons de ne pas la désirer. Peut être était-ce simplement parce qu’il avait vu la guerre, la vraie. Et dans ce monde, même un nouveau né n’est plus synonyme d’espoir, mais plutôt de problèmes.

Notre jeune Lysa ne connu donc jamais ces deux personnes. Pourquoi ? Parce que, jeunesse oblige, ce jeune père avec ce rejeton qu’il ne désirait pas, pris des mesures radicales. Enfin, il aurait pu l’abandonner dans une benne à ordures, mais encore, il n’était pas si cruel.

Son père tenant une ferme dans les pâturages Français, dans un petit hameau éloigné de tout, et dont la simple idée d’avoir des petits enfants le ravissait fut donc un refuge adéquat pour ce petit « incident ».

Notre petite fille se développa donc au milieu des animaux et bercé par l’amour d’un grand-père qui lui aurait offert tout l’or du monde si ça avait été possible. Elle grandit doucement, faisant des bêtises comme toutes les enfants, mais un peu plus seule. Il n’y avait pas beaucoup d’enfants dans le village, et comme elle était un enfant illégitime et qui plus est, abandonnée, les vieilles du village jazzaient.

Ce brave homme travailleur et protecteur qu’était son papi vit bien rapidement le manque d’amis que pouvait avoir la jeune fille qui s’ennuyait bien souvent. Il lui vint alors une idée. Dès son plus jeune âge, il lui fit découvrir la passion que lui-même tenait de son père, mais qui n’avait jamais touché le cœur de son fils : Les pokémons. Les pokémons, ces petits monstres de poche qui venaient du début du siècle dernier, voir de la fin du siècle précédent, et plus encore ! Un véritable phénomène qui avait pu traverser, dans le cœur des enfants, les âges.

Et ce grand-père était tombé amoureux de ses créatures.

Il avait gardé dans le fond de son placard, une boite, contenant tous les supports possibles qui avaient accueillis les petites créatures : magazines, consoles de jeux, cartes… tout ce petit trésorsétait le trésor du grand père de Lysa, de son arrière grand père, et de son arrière arrière grand père. Et en ce jour, ce trésor lui était dévoilé.

Et il ne fallut pas longtemps pour que cette petite fille solitaire prenne d’assaut le monde de ces créatures. Elle écrivait des histoires où elle vivait avec des pokémons, faisait des dessins où on pouvait la voir, elle et son grand-père, avec leurs pokémons préférés.

Voulant savoir à quoi ressemblaient les jeux du siècle dernier, elle retrouva de vieilles piles dans la maison d’une des amies de son grand-père – qui lui donna sans trop de mal, « ces vieilleries, personne n’en veux plus ! » - et se remis à jouer aux game boys et à pokémon, bien que « la pile interne de la cartouche » étaient morte. Mais qu’importe : Voir ce monde de rêve et d’amitié bouger sous ses yeux et prendre vie au bout de ses doigts était un bonheur fou pour la petite fille.

Lysa grandit donc avec ces rêves, ses « contes de fée » à elle.

Elle devint rapidement une belle et grande jeune femme, s’occupant des animaux comme de ses meilleurs amis, comme des membres de sa propre famille, aimant son grand-père d’un amour étincelant, et lui venant autant en aide que possible afin de lui rendre la vie moins dure.
La pauvre petite s’en voulait à la place de ses parents qui  avaient laissé au vieil homme ce fardeau. Mais un magnifique fardeau pour cet homme.

Le 21ème anniversaire de la jeune femme arriva bien vite, et cela faisait maintenant quelques années que son grand père plaçait de côté de l’argent afin de faire un beau cadeau à sa petite fille. Les inondations ruinant ses champs, les infections balayant ses troupeaux, la tâche fut fastidieuse, mais il parvint enfin à lui offrir ce qui pour lui serait une expérience merveilleuse : Un ticket direct pour le monde des pokémons.

En quelques petites heures, ses économies de quelques années étaient parties dans ces petits implants qu’il offrait le jour venu à sa petite fille.
L’émotion.

« Tu vas enfin pouvoir vivre ce que j’ai toujours voulu voir de mes propres yeux, Lysa. Tu vas enfin pouvoir accomplir toutes ces choses, elles sont à ta portée ! La technologie nous as offert une porte vers le monde de nos rêves ! Mais je suis trop vieux pour ça ma petite. Je veux que tu vives ça, et que tu me racontes tout ! Chaque brin d’herbe. Chaque brise. Chaque rencontre. Vie les à fond ! »

C’est sur ses paroles émouvantes que la demoiselle recevait son cadeau, mais ce fut également les derniers mots qu’elle entendit de son grand-père.

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